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Les erreurs à éviter avant votre achat en VEFA

Sommaire

Acquérir un bien immobilier en Vente en l’État Futur d’Achèvement (VEFA) suscite souvent l’enthousiasme : logement neuf, garanties multiples, personnalisation possible, fiscalité avantageuse. Pourtant, ce type de projet comporte aussi des risques spécifiques. L’erreur serait de signer trop vite, séduit par une maquette ou un discours commercial, sans avoir mesuré les implications juridiques et financières d’un contrat qui n’est pas anodin. Certains pièges se jouent bien avant la remise des clés

Parce que la VEFA engage l’acquéreur bien avant la construction effective de son logement, mieux vaut connaître les erreurs fréquentes pour les éviter.

 

1. Ne pas lire (ou comprendre) le contrat de réservation VEFA

Le contrat de réservation est souvent signé dans l’euphorie du projet, avec un apport versé à titre d’acompte. Pourtant, il ne s’agit pas d’un simple document préparatoire. Ce contrat préfigure l’acte authentique et encadre déjà les premières obligations. Une erreur fréquente consiste à le signer sans avoir fait relire ses clauses par un professionnel, en particulier les conditions de réalisation (prix, délai, plans, prestations techniques).

Dans le cadre d’une VEFA, le contrat de réservation permet de déterminer la nature du bien, les engagements du promoteur et les conditions de rétractation ou de remboursement de l’acompte. L’absence de précisions sur les équipements, les matériaux ou l’emplacement du lot dans l’immeuble peut entraîner des déconvenues. Il est également essentiel de vérifier que le prix indiqué est ferme, et non « prévisionnel » ou « indicatif », et que les plans sont bien définitifs, au risque de mauvaises surprises lors de la signature de l’acte authentique.

 

2. Négliger l’environnement et le marché local

Un achat en VEFA ne se résume pas à la qualité du logement sur plan. Il s’inscrit dans un environnement urbain, économique et social dont dépend la valeur réelle du bien, tant à l’usage qu’à la revente. Acheter dans une zone mal desservie, en marge des bassins d’emploi ou saturée d’offres similaires peut nuire à la rentabilité locative comme à la valorisation à long terme.

Avant de s’engager, il est indispensable d’analyser le marché local : évolution des prix, dynamisme démographique, densité de l’offre concurrente, taux de vacance locative. La présence de projets d’aménagement urbain, de transports en commun, ou d’équipements publics peut révéler un potentiel d’attractivité future, à condition d’être suffisamment avancés et crédibles.

Les documents d’urbanisme (PLU, plans de zonage, dossiers de concertation) ainsi que les données publiques (notamment celles de l’INSEE) permettent d’évaluer objectivement le secteur. Ce travail en amont est essentiel : un bien de qualité, mal situé, peut perdre toute sa pertinence économique.

 

3. Sous-estimer la marge de manœuvre du promoteur en VEFA

La VEFA laisse une certaine latitude au promoteur, notamment pour modifier les plans ou adapter les matériaux aux contraintes techniques. Or, ces modifications peuvent parfois être substantielles : un changement de superficie, de hauteur sous plafond, ou même de répartition des pièces peut affecter la valeur ou la jouissance du bien.

Il faut être particulièrement attentif à la clause dite de « tolérance », qui autorise des variations de surface (souvent dans une fourchette de 5 %). En VEFA, cette clause est très souvent présente, mais ses effets doivent être anticipés. Même si ces marges sont légales, elles peuvent parfois justifier une révision du prix… mais aussi un refus d’acquisition, à condition que cela ait été prévu contractuellement.

 

4. Se fier uniquement aux visuels commerciaux

Les plaquettes, perspectives 3D et maquettes séduisent, mais elles n’ont aucune valeur contractuelle. Seuls les documents annexés à l’acte de vente (plans à l’échelle, notice descriptive, tableau des surfaces, plan de masse) ont une portée juridique. Or, il n’est pas rare que l’aspect final de l’immeuble diffère sensiblement des visuels marketing. Hauteur réelle, emplacements des ouvertures, vis-à-vis, qualité des matériaux… tout cela doit être vérifié dans les pièces contractuelles, pas sur les supports publicitaires.

 

5. Ne pas anticiper le risque de retard de livraison dans une VEFA

Le calendrier annoncé dans une VEFA est prévisionnel. Il ne constitue pas un engagement ferme de livraison à date fixe, sauf stipulation expresse. Or, beaucoup d’acquéreurs découvrent trop tard que le promoteur dispose de marges de retard acceptées contractuellement, sans pénalités, en raison de clauses dites de « force majeure » ou de « causes légitimes ».

Les retards dus à des intempéries, des difficultés d’approvisionnement, ou des problèmes administratifs sont ainsi fréquents. Le contrat de VEFA doit mentionner une date d’achèvement prévisible, mais aussi des pénalités claires en cas de dépassement. Faute de précision, l’acheteur pourrait être contraint d’attendre plusieurs mois sans recours.

Il est donc indispensable de vérifier la clause relative au délai d’achèvement : existe-t-il une date butoir ferme ? Quels sont les cas d’exonération de responsabilité ? Y a-t-il des pénalités prévues, ou non ? Autant de points qui doivent être clarifiés dès le contrat de réservation, puis dans l’acte authentique.

 

6. Oublier les garanties… et leurs limites

Acheter en VEFA s’accompagne de garanties légales importantes. Encore faut-il connaître leur portée réelle, leur durée, et les démarches pour en bénéficier. En voici les principales, résumées :

  • Garantie financière d’achèvement (GFA) : elle protège l’acquéreur contre le risque d’abandon du chantier. Elle oblige le garant du promoteur (souvent une banque ou un assureur) à financer l’achèvement de l’immeuble en cas de défaillance. Elle court jusqu’à la livraison.
  • Garantie de parfait achèvement (GPA) : elle impose au constructeur de réparer tous les désordres signalés dans l’année suivant la réception des travaux (procès-verbal de livraison), qu’ils soient visibles ou apparus ensuite. Elle ne couvre pas l’usure normale ni les défauts d’entretien.
  • Garantie biennale (ou de bon fonctionnement) : valable pendant 2 ans après la réception, elle couvre les équipements dissociables du bâtiment (volets, radiateurs, robinetterie, interphone…). Elle ne s’applique pas à la structure du bâtiment.
  • Garantie décennale : pendant 10 ans à compter de la réception, elle couvre les vices affectant la solidité du bâtiment ou le rendant impropre à sa destination (fondations, murs porteurs, etc.). Les défauts esthétiques ou non structurels n’entrent pas dans ce cadre.

Ces garanties sont précieuses, mais souvent mal comprises. Elles ne couvrent ni les défauts mineurs ni les préférences personnelles. Il est donc essentiel de bien identifier les désordres, d’en conserver la preuve et de respecter les délais pour agir.

 

7. Ne pas anticiper les frais annexes

L’achat en VEFA ne se limite pas au prix d’achat affiché. Des frais supplémentaires peuvent s’ajouter : frais de notaire, charges de copropriété anticipées, frais de raccordement, taxe d’aménagement, voire taxe foncière partielle en cours d’année. Certains promoteurs exigent également le paiement de sommes intermédiaires en cas de modifications demandées par l’acquéreur (prise en charge des travaux modificatifs acquéreur).

Il est donc prudent d’établir un budget global incluant ces postes. Une mauvaise anticipation peut conduire à un déséquilibre financier ou à une demande de prêt insuffisante, compliquant l’obtention du financement.

 

Conclusion

En conclusion, acheter un logement en VEFA, c’est s’engager sur un projet immobilier de long terme, avec une part d’incertitude plus importante qu’un achat dans l’ancien. Pour éviter les erreurs, il faut adopter une démarche rigoureuse dès le début : faire relire les documents, poser les bonnes questions, exiger des précisions écrites et comparer plusieurs offres.

Le cabinet MARTIN PEYRONNET, avocat en droit immobilier et droit de la construction à Bordeaux, se tient à votre disposition pour vous assister dans tous vos litiges immobiliers, à Bordeaux comme dans toute la France.

Dernière mise à jour le 19 juin 2025 par Martin Peyronnet

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